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Portraits de femmes

Galerie de portraits

Les 184 photographies présentées dans cette Galerie de portraits ont été sélectionnées parmi les dizaines de milliers de négatifs du Studio B. J. Hébert, réalisés entre 1905 et 1941. Il s’agit donc d’une infime partie de cette collection photographique exceptionnelle. Présentée de façon chronologique, cette sélection d’images nous permet de suivre, à travers quatre décennies, l’évolution de la pratique de ce photographe maskoutain, qui s’inscrit dans la tradition du portrait proposée par les studios de cette époque.

Une fois le cadre de travail et le sujet d’étude déterminés, des critères bien précis ont orienté le choix de ces photographies. D’une part, la sélection a été réalisée sur la base de thèmes, tels : la mode, les éléments du décor, les poses, les accessoires, etc. D’autre part, ces portraits ont été retenus pour leur valeur esthétique, pour la composition de l’image, la finesse de l’éclairage, l’intérêt de la mise en scène. Dans certains cas, nous avons tenu compte des caractéristiques techniques de l’image, de la qualité des contrastes et de la mise au point. L’état de préservation des négatifs a aussi orienté nos choix, considérant que certains, trop détériorés, ne pouvaient être utilisés. Mais avant tout, ces portraits de femmes ont été sélectionnés sur la base de la charge émotive qui en émane.

Cette Galerie de portraits de femmes constitue une occasion peu commune d’apprécier le travail d’un photographe du passé et nous permet d’être témoins, à travers le parcours historique du Studio Hébert, des stratégies mises en œuvre pour fabriquer des images idéalisées de femmes, correspondant aux attentes et aux valeurs sociales du début du XXe siècle.

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Le Studio B. J. Hébert 1905‑1941

Le Studio B. J. Hébert a été présent pendant huit décennies dans la communauté maskoutaine, soit de 1905 à 1986. Il s’inscrit parmi ces nombreux studios que l’on retrouvait à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, depuis l’invention du daguerréotype en 1839 jusqu’aux années 1960. À nos yeux, en considérant la qualité et le nombre de portraits réalisés, les années 1905 à 1941 constituent la période la plus fructueuse du studio, sous la gouverne du photographe et propriétaire de l’entreprise, Bénoni Joseph Hébert.

Dans la région de Saint-Hyacinthe, quelle famille n’a pas fait appel au savoir-faire de ce studio qui, en quelque sorte, immortalisait les Maskoutains ? Constituant la plus ancienne et la plus importante collection de photographies de Saint-Hyacinthe, la collection du Studio B. J. Hébert, conservée au Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, contient des négatifs, des photographies, des documents textuels et des objets –
dont des appareils photographiques – formant au total une collection d’environ 105 000 artefacts. C’est à partir de cette collection que la commissaire Lucie Bureau a réalisé l’exposition virtuelle intitulée Portraits de femmes.

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Les portraits de femmes du Studio B. J. Hébert (1905‑1941)

Les femmes ont constitué une part importante de la clientèle du studio de photographies B. J. Hébert, et le photographe semble leur avoir porté un intérêt particulier en les ciblant dans sa stratégie publicitaire. Les personnages présentés dans cette galerie de portraits nous sont pour la plupart inconnues, et seuls un nom ou un numéro gravé sur le négatif nous permettent de les identifier. Ouvrière, soignante, enseignante, musicienne, philanthrope, religieuse, agricultrice, célibataire, épouse, mère, chacun de ces portraits renferme son lot de secrets, de chuchotements et un brin d’impertinence. Nous avons l’impression d’assister à un moment de plaisir, de détente, d’authenticité, loin du portrait prétentieux ou maladroit.

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Galerie de fragments

C’est parfois dans les détails, dans ce qui échappe au parfait contrôle du photographe de studio, que se trouvent les éléments les plus révélateurs de ces portraits de femmes. Le punctum d’une photo, pour reprendre les mots de Roland Barthes, est un détail poignant, une piqûre, un objet partiel qui lance le désir au-delà de ce que l’image donne à voir.

Une observation attentive de ces VISAGES nous permet de constater la récurrence d’une apparente sérénité chez les sujets photographiés. Ces FOURRURES, ces BIJOUX, ces accessoires, chaises, bancs (SIÈGES) et ces faux paysages (DÉCORS-FONDS), que nous disent-ils ? Ces LUNETTES rondes servent à bien autre chose qu’à améliorer la vision de celles qui les portent, elles révèlent une part de leur identité, de leur liberté d’être. Ces regards dirigés vers un point imaginaire, ces PROFILS improbables nous laissent-ils entrevoir une quête d’absolu ? L’espoir et la volonté de se réaliser ? En regardant de près, on saisit toute l’importance de la position des MAINS dans l’art du portrait, leur contact avec le visage (MAINS-VISAGE), les objets que les femmes tiennent pour se donner une contenance, un livre, une revue (LIVRE-REVUE), une cigarette, un instrument de musique. Le soin accordé aux CHAPEAUX, aux COIFFURES, aux MOTIFS et aux tenues vestimentaires est remarquable. Cela pourrait-il dénoter l’envie de se distinguer, d’exister, de se forger une identité propre ? Il y a aussi cette anecdotique paire de SOULIERS usés qui change tout à coup notre perception de l’enfant photographiée. Ces poses, ce léger déhanchement (TAILLE-ROBE) sont d’une sensualité toute retenue puisque la discrétion et la pudeur s’imposent dans le contexte de ce studio maskoutain.

C’est dans les détails que se révèlent à la fois le banal et l’essentiel de ces portraits : à vous de trouver, dans cette galerie de fragments photographiques, celui qui vous interpelle, qui jaillira comme une révélation, qui vous permettra de découvrir, qui sait, le secret de la complicité entre le modèle et son photographe.

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